« Si c’est pour mon plus grand bien, le plus grand bien de toute vie et en tous lieux»

«Si c’est pour mon plus grand bien, le plus grand bien de toute vie et en tous lieux»

Imaginez 30 secondes que vous débarquez en plein désert australien, dépouillé de tous vos biens, sous-vêtements compris. Vos cartes visa et votre téléphone portables ont également été jetés au feu. Affublés d’une large robe de coton et à pieds nus, vous commencez une longue marche à travers le bush australien qui durera près de 9 mois.

Telle est l’aventure qu’a vécue Marlo Morgan et qu’elle nous raconte dans son livre « Message des hommes vrais au monde mutant ».

Vous l’aurez compris, les mutants, c’est nous, les occidentaux industrialisés.

En quelques mois, Marlo apprendra, entre autres, à jouer à cache-cache avec l’ombre des nuages, à se nourrir de larves, de baies ou de kangourou, à guérir une fracture en chantant, à localiser une source d’eau potable en « devenant » elle-même « eau » ou encore à communiquer par la pensée.

Les aborigènes, appelés « les hommes vrais », dans le roman de Marlo, vivent en harmonie parfaite avec la nature et dans le respect absolu de la terre, des plantes, des animaux et de tout être vivant. Qu’ils aient faim, soient fatigués, aient besoin de prendre une décision, ils répètent inlassablement cette même phrase tel un mantra : « Si c’est pour mon plus grand bien, le bien de toute vie et en tous lieux ».

Le respect de toute chose coule de source car pour le peuple aborigène, le divin est né par expansion de l’énergie. Les humains n’ont pas été créés à l’image physique de Dieu parce que celui-ci n’a pas de corps. Les êtres vivants sont capables de pur amour et de paix car tout être, tout élément porte en lui un éclat du divin. Dieu, Jésus, l’Un, ce n’est pas seulement une essence présente à l’intérieur des choses, c’est TOUTE chose.

Quand ce peuple ancestral repère un animal qui servira de repas, ils considèrent que celui-ci s’offre et fait don de lui.

Ils pratiquent la gratitude en toute circonstance. Le moindre de leurs gestes est une poésie chantée pour l’Univers. Ils s’éveillent en saluant le soleil, vivent chaque instant de la journée en pleine conscience et se couchent emplis de reconnaissance. Chaque événement de la vie est une invitation à grandir et à comprendre, même la mort. A la naissance et au départ de l’un des leurs vers l’au-delà, ils répètent d’ailleurs la même phrase, « nous t’aimons et t’aiderons pendant ce voyage ».  Le passage sur terre n’est que le voyage de l’âme dans un corps physique.

 

Tout ce qui se passe est bien et à une raison d’être. Je trouve cette phrase extrêmement rassurante et apaisante.

 Ce livre résonne, pour moi, comme une invitation à (re)découvrir le monde avec un regard nouveau, avec des « nouvelles lunettes ». Et si nous essayions, juste pour en évaluer les effets, de se répéter, en faisant les courses, en tirant la chasse d’eau, en mangeant une tartine au chocolat ou en répondant à un email :

« Si c’est pour mon plus grand bien, le plus grand bien de toute vie et en tous lieux » ?

 

Noëlle Ghilain